Tout le monde a besoin de donner un sens à sa vie. Quelle que soit sa condition et quel que soit son âge. Voici un article qui traite de l’activité importante chez les personnes âgées, en particulier chez celles qui ont la maladie d’Alzheimer. Aussi, comment la réalisation d’activités significatives est au cœur des interventions en ergothérapie.

 

C’est parti pour un sujet qui me passionne de par mon histoire de vie (je vous invite à consulter l’onglet À propos de moi sur ce blog).

 

 

 

 

Qu’est-ce qu’une activité qui a du sens ?

 

 

Une activité significative est une activité qui donne un sens à la vie d’une personne. Elle contribue à son identité et à son équilibre de vie. Une activité significative tient compte des besoins et des préférences de l’individu.

 

Elle peut être formelle ou informelle, sociale ou solitaire, et peut impliquer la famille, les amis, les aidants ou même la communauté. Il peut stimuler les compétences physiques, cognitives, relationnelles et émotionnelles.

 

Il existe de nombreuses activités significatives, que l’on peut regrouper en douze catégories (voir l’outil d’évaluation Mesure des habitudes de viehttps://ripph.qc.ca/documents/mhavie/quest-ce-que-la-mhavie/ ) :

 

 

  • Communication;
  • Hygiène et soins de santé ;
  • La condition physique et le bien-être psychologique ;
  • Se déplace;
  • Hébergement;
  • Nutrition;
  • Travail;
  • Éducation;
  • Responsabilités ;
  • Relations;
  • Vie communautaire et spirituelle ;
  • Loisir.

 

 

 

 


Activité importante chez les personnes âgées

 

 

Lorsqu’une personne âgée s’adonne à une activité importante, cela se traduit par des avantages pour sa santé et son bien-être : ne serait-ce que la prévention d’éventuels problèmes de santé, un vieillissement harmonieux, une amélioration de l’humeur et un sentiment de normalité.

 

Ainsi, rester actif physiquement (par exemple en jardinant) et cognitivement (par exemple en jouant d’un instrument) est essentiel pour l’autonomie des personnes âgées. À l’inverse, l’inactivité et l’isolement social entraînent une plus grande vulnérabilité et contribuent au développement de déficits cognitifs.

 

 

 

 

 

Une routine quotidienne

 

 

Pour prévenir l’ennui et l’isolement, les experts en gérontologie recommandent d’établir une routine quotidienne. Par exemple, les aînés retraités qui rénovent leur maison, gardent leurs petits-enfants, lisent, font du sport ou font du bénévolat sont plus satisfaits de leur vie que les aînés inactifs.

 

 

 

 

Comme pour les aînés vivant à domicile, les aînés en résidence ont également besoin de structure et de routine pour se sentir utiles. Si une personne aimait s’occuper de son chat mais que son environnement de vie actuel ne lui permet pas d’avoir un animal, s’inscrire à des séances de zoothérapie pourrait être une avenue intéressante.

 

Si une personne avait l’habitude de courir des marathons mais qu’elle a maintenant des problèmes de mobilité, de courtes promenades avec sa famille pourraient être ajoutées à son emploi du temps.

 

 

 

 

 

Journées de magasinage de vêtements adaptés

 

 

Si une personne habitant un CHSLD éprouve des difficultés à s’habiller et n’est plus en mesure de se rendre dans les commerces, des journées de magasinage de vêtements adaptés (boutiques mobiles) pourraient être prévues dans son horaire mensuel de loisirs.

 

Ainsi, les CHSLD font venir des boutiques mobiles, comme la boutique mobile Chicchez vous. C’est l’occasion pour les bénéficiaires et leurs familles de faire leurs achats. Notez que le Boutiques Chic chez vous ( https : //www.chicchezvous .com / ) offrent un service personnalisé où un représentant se déplace au CHSLD et offre une séance de magasinage privée.

 

 

 

 


Planifiez des activités significatives

 

 

Mais comment les proches aidants et les professionnels de la santé peuvent-ils aider à planifier des activités significatives, à la maison ou en résidence ?

 

 

  • En prenant en considération les intérêts et les passe-temps de la personne âgée. Si une personne est fan de politique, l’aidant peut lui apporter des journaux et des magazines sur le sujet.

 

 

  • Se rappeler comment était la vie de la personne âgée avant sa perte d’autonomie. Si la personne était une femme au foyer et que cette dernière souhaiterait participer aux tâches ménagères, l’être aimé doit se demander quelles tâches restent en sécurité. Par exemple, dans le cas d’une femme atteinte de démence avancée, plier des vêtements serait plus approprié que de préparer un repas.

 

 

  • En mettant l’accent sur la spiritualité. En effet, les personnes âgées, réfléchissant sur le sens qu’elles veulent donner au reste de leur vie, seront souvent attirées par la spiritualité. La présence de la spiritualité dans la vie d’une personne peut se manifester de différentes manières. Il peut s’agir d’aller dans un lieu de culte, de prier, de méditer, de lire des textes sacrés, etc.

 

Par conséquent, la structure et la routine améliorent la qualité de vie à n’importe quel stade du vieillissement. Qu’il s’agisse d’un retraité en bonne santé ou d’une personne nécessitant des soins de santé, comme c’est le cas avec la maladie d’Alzheimer.

 

 

 

 

 

Un regard sur la maladie d’Alzheimer

 

 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative chronique qui détruit les cellules du cerveau. Au fil du temps, cela entraîne une détérioration de la mémoire et des capacités de réflexion. La maladie d’Alzheimer ne fait pas partie du processus normal de vieillissement (Fédération des Sociétés Alzheimer du Québec). Une maladie complexe, en somme, et qui me rend infiniment triste parce qu’elle touche à des facultés si précieuses.

 

 

 

 

 

Le diagnostic

 

 

Les premières plaintes du patient sont principalement liées à la mémoire, mais il y a aussi des plaintes concernant le langage, la lecture et la modification du comportement. Le diagnostic est posé lorsque le patient présente une déficience cognitive suffisamment grave pour impacter la vie quotidienne. Les problèmes doivent durer au moins 6 mois.

 

 

 

 

 

Symptômes psycho-comportementaux

 

 

La maladie d’Alzheimer progresse sur plusieurs années, avec une dépendance progressive vis-à-vis de son entourage. Le placement en institution est privilégié lorsque la dépendance dans les activités de la vie quotidienne devient trop difficile à gérer à la maison. Le placement est également envisagé lorsque des troubles du comportement (symptômes psycho-comportementaux - PBS) apparaissent.

 

Parmi les PBS, il existe des comportements déficitaires (ex : apathie, repli sur soi) et des comportements perturbateurs (ex : opposition, agitation).

 

 

 

 

 

Activité significative chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

 

 

Il ne fait aucun doute que le PBS provoque un grand inconfort chez la personne qui en souffre et est une source d’incompréhension pour les proches et les soignants. Cependant, l’utilisation d’approches non médicamenteuses et basées sur des médicaments aide à soulager ces symptômes.

 

Comme vous l’avez peut-être deviné, je m’intéresse ici aux approches non médicamenteuses, que je trouve douces. En voici quelques-uns :

 

 

 

 

 

Approches non médicamenteuses

 

 

 

  • Faites des routines rassurantes (ex. : le rituel d’aller au lit).

 

 

  • Invitez la personne concernée à participer à des activités liées au passé (par exemple, en regardant un album photo).

 

Ce type d’activité améliore l’humeur et aide à établir un lien entre la personne et son entourage.

 

 

  • Invitez la personne à faire de l’exercice physique (par exemple, faites une promenade à l’extérieur).

 

Rester physiquement actif prévient d’autres problèmes de santé et améliore le fonctionnement dans les activités de la vie quotidienne.

 

 

  • Détourner l’attention de la personne qui présente des pensées anxiogènes en lui proposant une activité significative (ex. : musicothérapie).

 

Les activités créatives comme la peinture et le chant peuvent stimuler les zones du cerveau associées à la créativité. Ils ouvrent le dialogue et permettent à la personne de s’exprimer à travers l’art.

 

 

  • Réduisez les stimulations et utilisez de petites pièces pour organiser les activités importantes.

 

 

 

Inspirer ces approches, non ?

 

J’ajouterais que la clé est de se concentrer sur le processus de l’activité plutôt que sur le résultat. Si la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer présente une résistance, il est préférable d’essayer plus tard. Ou demandez à la personne comment l’activité peut être améliorée.

 

Une dernière chose : les soins aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent se faire à domicile ou en institution, selon la personne et le stade de la maladie. Outre le fait que ces soins doivent être interdisciplinaires, il n’en demeure pas moins que la mise en place d’activités thérapeutiques relève de la compétence de l’ergothérapeute.

 

 

 

 

 

Interventions en ergothérapie

 

 

À ce titre, l’ergothérapeute analyse les composantes des activités afin de mettre en évidence leur valeur thérapeutique. Il évalue l’impact de l’environnement sur l’activité, en plus de prendre en compte les intérêts de la personne.

 

Pour connaître la valeur thérapeutique des activités, l’ergothérapeute analyse leurs composantes physiques, cognitives, sociales et émotionnelles. Par exemple, l’activité nécessite-t-elle un bon équilibre en position debout ? L’activité nécessite-t-elle de la mémoire ? Favorise-t-il la coopération ? L’activité encourage-t-elle la personne à exprimer ses émotions ?

 

 

 

 

 

L’art de l’ergothérapie

 

 

En analysant les composantes de l’activité, l’ergothérapeute choisit des activités qui stimulent les fonctions déficitaires chez une personne. Il propose des activités qui sont particulièrement attirées par cette personne (activités significatives). Cet accord entre l’intérêt du patient et la valeur thérapeutique de l’activité est ce qui constitue l’art de l’ergothérapie.

 

L’ergothérapeute accompagne son patient dans la redécouverte de sa capacité d’agir, à travers sa relation empathique et sa capacité à adapter l’activité en fonction de l’évolution de la personne.

 

 

 

 

 

En conclusion

 

Vieillir ne signifie pas inaction. En fait, plus le temps passe, plus nous nous retrouvons. Plus la vie nous apprend à savoir qui nous sommes vraiment : ce que nous aimons et ce que nous n’aimons pas ; pour connaître nos besoins et nos préférences. Nous sommes alors plus en mesure de choisir des activités qui reflètent notre personnalité.

 

J’espère que cet article vous a permis de comprendre les bienfaits de l’activité physique importante et de la routine chez les personnes âgées, qu’elles vivent à domicile ou en résidence. J’espère aussi que mon article vous aura donné quelques idées pour mettre en place des activités significatives pour votre proche vieillissant. Que ce vieillissement soit pathologique ou non.

 

Alors voilà, c’est la fin de cet article. Sans parler du mot de la fin : le fait que l’ergothérapeute est le professionnel parfait pour effectuer une analyse d’activité robuste et pour utiliser une activité significative à des fins thérapeutiques.

 

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19 mars 2025 — Jeanna Roche