Dans notre société du spectacle, s’il y a un moment dans la vie que la plupart d’entre nous sont désespérés de repousser, un moment qui nous rend sombres et anxieux, c’est bien notre propre vieillesse. Nous regardons nos parents vieillissants en pensant qu’après eux, ce sera nous. Ce sera nous qui aurons des cheveux blancs, des taches brunes sur la peau et qui perdrons de la capacité. Ce sera nous qui aurons honte de notre âge. Mais pourquoi avons-nous si peur de vieillir ?

 

Quelle est la perception du vieillissement selon les cultures ? Qu’en est-il de la peur de vieillir chez les femmes et les hommes ? Et comment maîtriser l’art de la vieillesse ?

 

La réponse se trouve dans l’article suivant !

 

 

 

 

 

L’obsession de la jeunesse

 

 

Dans la civilisation occidentale, nous sommes obsédés par la vitesse, la croissance économique et la jeunesse. Nous dépensons beaucoup d’argent en produits anti-âge. Imaginez que si cet argent était investi ailleurs, nous pourrions éradiquer l’extrême pauvreté et rendre l’eau courante accessible partout dans le monde.

 

 

 

Mais pourquoi cette obsession d’avoir l’air jeune ?

 

Est-ce à cause d’un sentiment de vide que nous avons en nous ?

 

Quoi qu’il en soit, cette obsession interfère avec l’être nous-mêmes, nous enlève notre sagesse, notre utilité et notre contribution réelle.

 

Dans une société où l’apparence physique est très importante, vieillir, c’est un peu comme ne pas exister. C’est ce qui explique notre peur profondément enracinée de vieillir.

 

 

 

 

 

Pourquoi avons-nous peur de vieillir ?

 

 

Beaucoup d’entre nous ont peur de vieillir parce que nous craignons :

 

 

• De ne pas pouvoir performer comme avant. Au fur et à mesure que les années passent, avec l’arrivée des jeunes, nous avons peur de perdre notre place.

 

 

• De ne pas se reconnaître et de perdre confiance en son apparence physique. Quand on se regarde dans le miroir, on se demande qui est cet homme ou cette femme qui a pris du poids, les mains piquées de taches brunes et le cou flétri. Et on se dit : ce n’est pas possible, je rêve ! En fait, le vieillissement inflige une blessure narcissique car il est difficile de faire le deuil d’un corps attrayant, sain et performant.

 

 

• Solitude et abandon. Nous avons peur de passer à côté de l’affection, de la tendresse, des câlins et de la sexualité.

 

 

• Que nos capacités mentales diminuent. Nous avons peur que notre mémoire nous fasse défaut et que nos capacités de réflexion diminuent.

 

 

• Perdre notre autonomie et être un fardeau pour les gens qui nous entourent. Qu’on le veuille ou non, on ne peut le nier, le vieillissement entraîne de nombreuses pertes, comme le statut professionnel, le permis de conduire et la résidence. Qu’ils soient légers ou graves, ces handicaps impliquent beaucoup de deuil et affectent de nombreux aspects de notre autonomie.

 

 

• La maladie et la mort. La peur de la mort, presque instinctive, recèle plusieurs facettes : la peur de perdre son intégrité physique, la peur de la mort prématurée, la peur de l’inconnu, les peurs liées à la souffrance de l’agonie ainsi que la peur pour nos proches.

 

D’autre part, les stéréotypes que nous avons sur les personnes âgées peuvent conduire à de la désinformation sur le vieillissement. Des études ont montré qu’en ayant une meilleure compréhension du vieillissement, la peur de vieillir était démystifiée.

 

Socialiser avec les personnes âgées aurait donc un effet positif sur la façon dont le vieillissement est perçu. Cela aiderait à diminuer l’anxiété causée par les changements physiques, la perte d’êtres chers et le déclin de la santé. Cela suggère que les cultures dans lesquelles les générations vivent ensemble ont une meilleure perception du vieillissement et moins de peur de vieillir.

 

 

 

 

Perception du vieillissement selon la culture

 

 

Dans la civilisation occidentale, la jeunesse est très valorisée et vieillir est perçu comme une expérience débilitante.

 

Mais il existe aussi des cultures qui célèbrent traditionnellement la vieillesse :

 

 

• Dans la culture grecque, vieillir est honoré et célébré, et le respect envers les personnes âgées est très important dans la famille. Le vieillissement est associé à la sagesse et à la proximité de Dieu.

 

 

• Dans la culture amérindienne, il y a une acceptation de la mort comme faisant partie de la vie. Dans plusieurs communautés amérindiennes, les personnes âgées sont respectées pour leur expérience de vie.

 

 

• En Corée, les jeunes ont la tâche de s’occuper des personnes âgées de leur famille. Il est également courant de faire une grande fête pour marquer le 60e ou le 70e anniversaire.

 

 

• En Inde, les personnes âgées sont le chef de famille. Ils ont un rôle important dans l’éducation des petits-enfants.

 

 

 

 

La peur de vieillir chez les femmes (dans le monde occidental)

 

 

Bien que les femmes matures soient aujourd’hui mieux représentées dans les médias, elles sont toujours désavantagées en ce qui concerne leur apparence physique. Elles subissent beaucoup de pression pour rester jeunes, belles et désirables.

 

Avec les crèmes anti-âge, les colorations, les liftings, les liposuccions, la chirurgie des cils et les injections de botox, on essaie de se rassurer et de se donner l’impression d’avoir le contrôle de son corps. Si toutes ces interventions nous rassurent, leurs abus pourraient être comme une histoire sans fin. Parce que le vieillissement est inévitable. Personne ne peut l’éviter.

 

 

 

 

 

La peur de vieillir chez les hommes (en Occident)

 

 

Les hommes ont aussi peur de vieillir, mais leur réalité est tout autre :

 

 

• pour homme, le travail occupe une place prépondérante dans leur vie. Par conséquent, penser à la retraite leur fait peur.

 

 

• Certains hommes ont peur de perdre leur attrait physique : calvitie, perte de masse musculaire et prise de poids.

 

 

• D’autres hommes craignent la dysfonction érectile.

 

Bien que cela puisse paraître cliché, nous, hommes ou femmes, avons intérêt à développer notre beauté intérieure. Pour qu’elle se dégage, il suffit de vivre la vie que nous voulons, de contribuer à la société, de célébrer sa propre sagesse et de partager ses expériences.

 

 

 

 

 

Comment maîtriser l’art de la vieillesse ?

 

 

Et si, au lieu de retarder l’apparition des signes de la vieillesse, nous apprenions à bien vieillir ? Pour Cicéron ( https : //www.renaud- bray.com/Livres_Produit.aspx?id=207856&def=Savoir+vieillir,CICERON,2869592558 ), auteur à l’époque de la Rome antique, tout l’art de la vieillesse consiste à être lucide d’abord, à ne pas exagérer la peur de vieillir afin de voir ce qu’elle permet : la sagesse, l’expérience, la confiance en soi, la connaissance du monde.

 

L’art de vieillir consiste à convertir les peurs de vieillir en actions. C’est le moment de maintenir sa santé et sa vigueur intellectuelle, de donner des conseils et du soutien à nos proches et de s’engager avec les autres. L’art de vieillir, c’est d’apprendre à reconnaître notre pouvoir et à accepter notre impuissance. C’est prendre conscience que le passage du temps est lié à nos vues, à nos peurs et à nos espoirs.

 

Vieillir en grâce serait donc une quête de sérénité. Être capable d’apprendre à s’aimer de l’extérieur vers l’intérieur. Se connaître pour ne pas se juger ou se comparer aux autres. De se rendre compte de ses croyances limitantes. Accorder plus d’attention à ce qui va bien à l’heure actuelle et mettre davantage l’accent sur les petits bonheurs de la vie quotidienne. Entourez-vous de personnes aimantes et attentionnées.

 

 

 

 

 

La peur de vieillir : en conclusion

 

 

Dans cet article, nous avons vu que la peur de vieillir est présente dans notre société occidentale et est le résultat de beaucoup d’anxiété. Pour se libérer de la culture de la jeunesse, nous avons intérêt à trouver l’inspiration dans d’autres cultures qui célèbrent le fait de vieillir. En plus d’examiner la peur de vieillir, nous avons également examiné l’art de vieillir.

 

Bref, vaincre la peur de vieillir, c’est rester en contact avec l’envie d’apprendre, d’inventer, d’accomplir... Bref, être dans l’action. Parce que lorsque l’on se sent utile, le sentiment de vide disparaît. Et comme le dit si bien le poète iranien Hafez : « Tout ce que nous faisons, chaque pensée, chaque action, est sacré. »

 

 

 

Une bonne façon aussi de surmonter la peur de vieillir consiste à se préparer, comme un artiste de théâtre qui se concentre sur l’exécution de son dernier rôle avec sérénité. C’est le moment où nous pourrons emprunter le chemin qui nous mènera à la maturité avant le rideau final.